Mes chers amis,Vous voilà rentrés de vacances, en pleine forme, détendus et
bronzés... Vous recevrez ce bulletin en même temps que la convocation à notre
Assemblée Générale ainsi que notre repas annuel du 6 octobre. Notre prochain bulletin
vous en racontera le déroulement et vous en apportera les résultats.
La convocation de cette année a été envoyée uniquement en France et aux pays
limitrophes afin d'alléger nos dépenses postales.
Les nouvelles que nous rapportent nos collègues qui arrivent du Vietnam ne permettent pas
encore d'envisager des modifications rapides et substantielles du statut de FRATERNITE.
Cependant, l'espoir grandit de voir les choses évoluer. Je maintiens les contacts dans
différentes directions pour être prêt le jour où nous pourrons concrétiser ces
espoirs.
Que tous ceux qui ont des idées et des fils conducteurs dans cette optique n'hésitent
pas à se mettre en rapport avec moi.
D'autre part, lorsque vous vous retrouvez à plusieurs, envoyez un petit mot qui sera
inséré dans le bulletin et lui donnera un peu plus de vie. Une lettre du Canada
m'apprend que, grâce à notre dynamique TRAN CHUNG QUAI et son frère TRAN LUC, un repas
réunissant une trentaine d'anciens a eu lieu à Montréal lors du passage de notre ami M.
LA CANH HIEN.
Lors de telles occasions, un petit mot, une photo et voilà un coin du bulletin qui
intéressera tout le monde.
J'espère avoir le plaisir de recevoir bientôt vos lettres avec les noms et adresses des
camarades retrouvés durant ces vacances.
En attendant, bonne rentrée scolaire pour les jeunes et bon retour au travail à tous les
autres.
Bien affectueusement.
Le Président
Michel BRUN
L'ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS AU VIETNAM
(Données générales par Elise SPIVAC)
La coopération entre la France et le Vietnam dans le domaine linguistique a débuté par
l'envoi de matériel et de professeurs de français. Elle a pris un essor nouveau à
partir de 1980-1981.
Au Vietnam, une langue étrangère est obligatoire pendant les trois dernières années du
secondaire. Selon la règle théorique de répartition des langues enseignées, 25 % des
élèves apprendraient le français, mais en réalité le pourcentage des jeunes qui
l'étudient est moindre, essentiellement par manque de professeurs compétents qui
acceptent, après leurs études, de quitter les deux grandes villes pour aller enseigner
en province et aussi par manque de moyens matériels.
Le résultat? Un niveau très faible de ceux qui ont appris le français dans le
secondaire. Une réorganisation de l'enseignement est en cours avec le projet de créer un
enseignement du français au niveau secondaire par district : un nouveau manuel serait
alors élaboré avec l'aide des attachés linguistiques français en poste à Hanoi. Dans
le supérieur, le français est enseigné :
- au Nord
. à l'Ecole Normale Supérieure des langues (ENSL)
. à L'Ecole Supérieure des Langues
. à l'Ecole des Affaires Etrangères
. à l'Université de Hanoi
- au
Centre
. à l'ENSL de Huê
- au
Sud
. à l'Université de Ho Chi Minh Ville
et dans une multitude d'écoles supérieures. Enfin, il faut signaler un phénomène assez
récent : l'ouverture dans
toutes sortes d'institutions de cours de français (ministères,
hôpitaux, etc... ). Mentionnons enfin ce développement des petits cours du soir
semi-privés au Nord comme au Sud. Dans le supérieur, il faut noter qu'il existe un
cloisonnement très fort entre les différentes institutions où le français est
enseigné. Il faut aussi mentionner la très grande disparité entre ces différentes
institutions (quant à la connaissance de la langue et de
la culture française et quant à la pratique pédagogique).
C'est pourquoi depuis quelques années le gouvernement vietnamien a décidé, avec l'aide
de la France, de faire de l'ENSL de Hanoi un centre pilote pour améliorer le niveau des
étudiants et des professeurs de français, pour former aux nouvelles méthodes
pédagogiques les futurs professeurs et pour élaborer une pédagogie nouvelle au Vietnam.
La coopération linguistique entre la France et le Vietnam est fixée par une commission
mixte franco-vietnamienne qui se réunit environ tous les deux ans.
Du côté français, la coopération linguistique dépend de la direction du français, à
la direction générale culturelle et technique (DGCST) qui dépend elle-même du
ministère des Relations Extérieures.
Voyons les grands axes de cette opération :
1 - Il y a tout d'abord l'envoi du personnel
enseignant au Vietnam, avec quatre attachés linguistiques à Hanoi, plus un enseignant au
titre de la coopération militaire et un cinquième attaché linguistique en poste à Ho
Chi Minh Ville. Il y a en plus, chaque année, plusieurs missions de courte durée
(évaluation, enseignement ou animation de stages pédagogiques locaux).
2 - Les Vietnamiens viennent de terminer, avec l'aide
de la France, la construction du département de français de l'ENSL. Cette construction
est, à plusieurs titres exemplaires, les travaux qui ont débuté en 1979 étaient
dirigés par un architecte et deux conducteurs de travaux français, tout le reste de
l'équipe étant vietnamien. Cet ensemble important sera le centre de formation des
formateurs en langue française au Vietnam. Il abritera tout d'abord le département de
français de l'ENSL, qui se consacrera de plus en plus à l'élaboration du matériel
pédagogique destiné au Vietnam.
Dans ce but, l'ENSL a signé un accord avec le CLA (Centre de Linguistique Appliquée) de
Besançon. Ce centre abritera aussi un bureau d'aide linguistique, cet organisme à
direction vietnamienne, assisté d'un des attachés linguistiques français vient d'être
créé : il a pour but d'aider toutes les institutions où se réalise un enseignement du
français, (aide en matériel et conseils méthodologiques). Enfin, dans le cadre de cette
aide, une part importante va être consacrée à l'enseignement du français aux
scientifiques, non seulement pour aider les scientifiques à mieux comprendre la
documentation française disponible au Vietnam, mais surtout pour préparer les futurs
stagiaires scientifiques et techniques qui viendront séjourner en France. Des professeurs
vietnamiens et des professeurs du CLA de Besançon travaillent actuellement à
l'élaboration d'une méthode d'enseignement du français destinée aux scientifiques.
3 - Ceci ne doit pas nous faire oublier l'Institut
d'Echanges Culturels avec la France - l'ancien Institut Culturel d'Ho Chi Minh Ville - qui
a ouvert ses portes en 1983. La direction de l'Institut est vietnamienne. C'est
essentiellement une bibliothèque mais des cours de français y sont donnés, avec un
grand succès.
4 - Enfin, le dernier aspect de la coopération
linguistique entre la France et le Vietnam est l'envoi en France de boursiers vietnamiens.
Leur nombre augmente régulièrement. La tendance actuelle serait plutôt de favoriser les
bourses de longue durée afin de confier aux Vietnamiens la tâche de renouvellement des
programmes et méthodes assurées jusqu'ici surtout par les attachés linguistiques.
En conclusion, je dirai que la coopération entre la France et le Vietnam dans le domaine
linguistique se porte bien et que l'on s'en félicite tant du côté français que du
côté vietnamien. Des deux côtés, on fonde beaucoup d'espoir dans ce nouvel institut de
français de l'ENSL de Hanoi.
Document extrait de "OBJECTIF COOPERATION DOSSIER
FRANCO-VIETNAM -
SYMPOSIUM SUR LA COOPERATION FRANCE VN Ed.
L'HARMATTAN.