frater.jpg (7109 octets)          Association  Fraternité  Saigon  -  Cholon  (Bác Aí)

 

Bulletin N° 28
Février 2006

 

Mes Chers Amis,

De 2005 nous venons de basculer dans 2006 et le Coq s’apprête à s’envoler pour laisser la place au Chien. Quelques personnages célèbres serviront de point de repère pour essayer d’éclairer ce signe zodiacal : « Chou en Lai, Churchill, Voltaire, Brigitte Bardot … » beau travail de déduction pour les astrologues et les psychologues qui creuseront la question et nous confieront leurs désaccords !!!.

Alors que chaque année j’ai pris l’habitude de terminer mon éditorial par les vœux traditionnels, je commencerai cette fois par les souhaits que je présente en mon nom et en celui de tous les membres du Conseil d’Administration à tous les Fraterniens et à leur famille : Santé – Prospérité – Bonheur, ainsi que l’expression de mes sentiments les plus affectueux, paternels pour les anciens élèves et fraternels pour tous les enseignants et les collaborateurs qui ont été à mes côtés dans le travail de l’équipe fraternienne. Je sais que cette affection a été réciproque et je l’ai particulièrement ressenti lorsqu’elle s’est concrétisée par les « retrouvailles » de la Promo 70, préparées depuis plusieurs mois, réalisées par la venue à Paris de ceux qui résident aux quatre coins de la planète et dont le bouquet aura été le repas et la soirée du 17 septembre au « Bistrot Charenton ». J’ai pu retrouver mes « petits » de Fraternité éparpillés depuis trente ans sur plusieurs continents et devenus pères et mères de famille, mais tous animés de la joie, de l’enthousiasme et de l’affection fraternienne. C’est avec une émotion difficile à contenir que j’ai vécu ces moments où la spontanéité et la chaleur des mots prouvaient le lien filial en symbiose avec mon attachement paternel. Ces sentiments seront magnifiquement résumés dans la lettre adressée, à leur retour au Canada, par ceux qui résident dans ce pays : « c’est avec une joie non dissimulée que nous vous avons retrouvé, vous, notre Directeur, si distant dans le passé et si proche de ses élèves aujourd’hui. Après quelques minutes passées près de vous, l’image d’un directeur strict et rigoureux que nous avions toujours en mémoire, a fait place à celle d’un père tendre et bienveillant. Les plus chanceux ont été émerveillés par votre souvenir des noms de vos élèves. Ce fait démontre votre attachement à notre collège et à cette jeunesse à qui vous avez voulu fournir les meilleurs atouts pour affronter sa vie future ».

Merci pour ces heures inoubliables et ces mots, qui sortant du cœur, atteignent le mien au plus profond.

Comme je l’ai déjà exprimé dans un précédent éditorial la « distanciation » - évoquée dans votre lettre – a toujours été à mes yeux un élément essentiel du comportement d’un enseignant. Elle n’est ni mépris, ni condescendance, ni sentiment de supériorité, mais RESPECT, notion qui comme la morale et le travail est en train de sortir de notre vocabulaire français. Ce « respect » est pour moi la reconnaissance de celui qui est en face de moi comme un « homme » - même s’il est jeune, voire très jeune – il implique regard et écoute et surtout affection d’autant plus réelle, profonde, et efficace qu’elle reste discrète, non affichée, non étalée car non factice. Cette notion du respect se retrouve dans le confucianisme, le bouddhisme, le christianisme ; elle élimine celle de domination et de rapport de force qui dans d’autres civilisations ancre la conviction que : « qui ne domine pas est automatiquement dominé » : antagonisme entre deux conceptions : « respecter les autres » qui implique écoute et affection et « se faire respecter des autres » dont les conséquences conduisent souvent à la primauté de la force et à l’absence des discernements des moyens.

Le thème du respect ayant été très utilisé lors des évènements récents de la révolte des banlieues, un de nos ministres déclare à son propos qu’il nous faut « décoloniser notre imaginaire » proposition qui est à elle seule peut remplir un éditorial. Mais avant de m’en expliquer, je me permettrai de conter deux anecdotes de ma vie qui éclaireront mes positions.

Durant mes études secondaires chez les Pères, j’avais une fois, autour de mes quinze ans, interroger un de mes professeurs, pour lequel j’avais beaucoup d’estime et je garde aujourd’hui une véritable vénération, sur un point qui me troublait profondément. Lorsqu’on lit l’histoire des Conciles dans l’Église, on y apprend que lors de l’affirmation des dogmes, ceux qui « déviaient » étaient déclarés, « hérétiques ». Comme chacun sait il fut un temps où ces « dissidents » étaient sommairement convertis par le bûcher. Lorsqu’un siècle ou deux plus tard, les discussions ou disputes s’étant apaisées, un autre Concile effaçait cette hérésie : « de quelle façon pouvait-on « dégriller » ceux qui étaient morts sur le bûcher ? ». La réponse du Père fut, avec un large sourire, plein d’humour répondant au mien, accompagné d’un geste de la main, index pointé vers moi : « Michel Brun, vous êtes un hérétique … ». Durant la fin de mes études, et encore aujourd’hui auprès de quelques uns de mes condisciples survivants, le surnom m’est resté « l’hérétique ».

Lorsque j’ai repris en main Fraternité en 1961, comme je bousculais un peu trop et les habitudes et les règlements de l’Education Nationale, je fus surnommé à la Mission Culturelle « dôc lâp ». J’ai conservé plusieurs lettres des autorités de l’époque, inspecteurs, conseillers, qui commencent par «  Mon Cher Dôc Lâp ».  Pour les rares Fraterniens qui ignorent le vietnamien, j’ajoute que dôc lâp signifie « indépendant ».

Aussi que personne ne soit choqué ou ne s’étonne si dans mes propos m’étaient – parlés ou écrits – je suis souvent en dehors du « politiquement correct » et souffre avec passion de l’injustice, du mensonge, de l’hypocrisie, des impostures dont notre société est saturée. Je reste marqué par ces deux termes, ô combien complémentaires « hérétique – dôc lâp ».

Je reviens maintenant à ce « décolonisons notre imaginaire ». Je crois qu’avant toute chose il faut réfléchir au sens des mots, à leur évolution dans le temps, à l’étendue de la surface qu’ils recouvrent.

Par exemple, le mot « antisémitisme » en 1900 évoque pour les contemporains l’affaire Dreyfus. J’ai connu encore dans les années 1930 des familles dans lesquelles les frères, les oncles, les neveux ne se voyaient plus, ne s’adressaient plus la parole parce que l’un avait été  dreyfusard, l’autre antidreyfusard. A partir de 1933, avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir, des dizaines de milliers de juifs vont venir, en particulier en France, de toute l’Europe centrale ; beaucoup ne parlent pas notre langue. On assiste alors dans l’opinion publique, au même phénomène qu’avec l’immigration actuelle. En Allemagne, les « opinions négatives » deviennent discrimination, brimades, violences, pour aboutir dans les années 1940 à la « solution finale ». Le même mot n’évoque plus dans l’imaginaire la même idée alors que le terme reste le même.

Nous allons retrouver avec les mots colonie, colonisation, une évolution semblable.

Alors que les colonies ont existé depuis des millénaires bien avant les Phéniciens et les Grecs, elles vont se développer avec Rome. Durant 4 siècles, les Gaules seront colonies romaines, avant que les légions ne soient remplacées par les Francs Saliens, les Francs Ripuaires, les Burgondes, les Vandales, les Suèves, les Wisigoths …. La décadence de Rome entraîne l’ effondrement de la « Pax Romana » et de l’empire romain.

Avec l’émergence des nations comme l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, les Pays-Bas, la France, coïncidant avec les grandes explorations, les découvertes, grâce à la boussole et aux perfectionnements de la navigation, nous assistons rapidement à une rivalité qui aiguisera encore les appétits de chacun. Le phénomène valable à l’échelle des nations, le sera à celle des individus.

A côté des missionnaires qui veulent étendre leur foi, les commerçants développer leur commerce, les aventuriers de tout poil qui recherchent aventure, profit, exotisme, les politiques pensent à la gloire de leur pays, de leur souverain, à leur renom personnel et à l’accroissement de leur territoire. Dès le départ, on se trouvera donc devant les idéalistes dont le seul but est la propagation de la foi, de la science, du développement, de l’altruisme et les trafiquants, les escrocs, les profiteurs qui ont toujours peuplé toutes les sociétés dans le temps et l’espace.

Tout ceci ne se fera pas sans violence, sans guerre. Certains viseront à « Humaniser » la guerre, ce qui est une utopie et une imposture. Relisez le livre de Josué dans la Bible avec l’énumération des conquêtes, rois, reines, population de femmes et d’enfants vaincus passés au fil de l’épée et exterminés ville après ville. Avec Rome, au début les prisonniers seront égorgés. Puis il y eu une nette « amélioration » avec la décision de « décimer » les vaincus (1 sur 10), le reste conservé comme esclaves …. Je saute en raccourci en 1900, donc 2000 ans après Rome. Guillaume II organisant une expédition punitive en Chine à la suite de l’assassinat d’un de ses diplomates Von Ketteler écrira au chef de l’escadre : « faîtes-vous la réputation qu’avaient les Huns et Attila . » …. sans commentaire !.

C’est après la guerre 39-45 que vont vraiment commencer les conflits concernant les indépendances de la plupart des territoires sous domination coloniale. Cette évolution va se faire pendant la période de « guerre froide » qui a tout moment peut devenir « chaude » entre les USA et l’URSS. Par idéologie, et sectarisme, ce qui eut pu avec un peu de bonne volonté et de « volonté » tout court être résolu par étapes et sans que le sang soit versé, va se faire par les armes, dans une haine attisée. D’un côté l’Amérique, championne de la décolonisation puisque la sienne a été la plus « réussie » avec la disparition des autochtones … de l’autre, l’URSS qui vise à l’implantation et à l’extension du communisme et participe activement dans ce but à l’éviction des autres pour prendre leur place.

La France dont l’histoire ne cesse de montrer la division quasi permanente, déjà décrite par César dans son livre sur la guerre des Gaules, puis avec les Cathares, les Armagnacs et les Bourguignons, les catholiques et les protestants, les résistants et les collaborateurs – et j’en passe – va se trouver couper de nouveau en deux camps. Combien de fois je me trouverai devant des interlocuteurs, qui apprenant que j’avais été plus de 25 ans au Vietnam, me considèreront comme un colonialiste tortionnaire, prévaricateur, riche, tant certains lobbies et les médias ont fantasmé sur le thème.

Il est inutile de discuter devant les convictions ancrées, matraquées durant des décennies chez des gens qui s’estiment capables à eux seuls d’être un gouvernement. Lorsque dans mon village de Bretagne, je vais chercher mon journal au seul endroit où on le vend, au bistrot, il m’arrive de prendre un café, non par envie ou besoin, mais uniquement pour écouter ceux qui debout devant leur pastis, refont le monde. Ils sont tour à tour le président de la république, le premier ministre, le ministre des finances … et au 4ème pastis, vous ne reconnaissez plus la France, devenue belle, conviviale, réformée, transformée, enfin dirigée …. !!! Comment s’étonner si un tel homme, qui à lui seul, peut être un gouvernement complet, a des certitudes sur des thèmes qu’il ne connaît que par la télé et sur des pays totalement méconnus puisque ses expéditions et explorations personnelles se limitent à Rennes et Saint-Malo, (qui sont d’ailleurs de très jolies villes).

Mon buveur de pastis ne serait qu’humoristique et anecdotique si son exemple se limitait au village et au bistrot. Mais lorsque l’on plonge dans le marais politique, on constate les mêmes dérives aggravées. Ceux qui se trouvent incapables d’agir ou de penser, mettent d’autant plus de rage, de hargne et d’agressivité, recroquevillés dans leur bêtise et leur fauteuil, à attaquer ceux qui ont l’expérience des choses et regardent la réalité en face avec lucidité, courage, bon sens et honnêteté intellectuelle.

Il suffit de suivre depuis des années les commentaires de la presse étrangère – même amie – pour constater la dénonciation quasi générale des incohérences du « modèle français » depuis 30 ans en matière d’immigration, de regroupement et d’intégration familiale. Sujet devenu tabou puisqu’il est interdit d’en parler, d’en discuter pour trouver les solutions autre que la capitulation permanente devant le communautarisme de plus en plus développé. A la fois crainte et espérance pour ceux qui n’ont pas trouvé (ou à qui on n’a pas su donner) d’autre moyen d’affirmation identitaire. Les communautés ethniques, sexuelles, géographiques se développent parce que les dirigeants de notre pays sont devenus de moins en moins capables d’apporter une vision d’ensemble. Le seul trait d’union français, le seul point commun, c’est la « consommation ». On oublie que si l’on doit aider les hommes à acquérir les « moyens de vivre », il est tout aussi essentiel de leur donner des « raisons » de vivre.

Or, c’est au moment où la cohésion devient la plus indispensable, que l’on ressuscite des haines – quand on ne les crée pas  - avec des votes au Parlement sur le génocide arménien, la colonisation, les quotas de femmes dans la politique, les quotas de victimes de telle ou telle communauté : nos « faiseurs de discours » deviennent les « faiseurs d’opinion ». Ce n’est plus un Parlement, mais un concile d’avant le Moyen Age définissant les dogmes et déclarant « anathème » celui qui aurait la tentation de les discuter.

On en arrive à des aberrations telle que la proposition à la télé par un grand artiste (il doit l’être puisque c’est lui qui le dit) de rayer Napoléon des programmes scolaires parce qu’il a rétabli en 1802 l’esclavage dans les Caraïbes. Ce rétablissement n’est certes pas la plus grande œuvre de Napoléon, mais il n’est pas inutile de rappeler que Joséphine de Beauharnais, épouse de Bonaparte, était originaire de la Martinique, appartenant plutôt à ce que nous appellerions aujourd’hui le « lobby » des planteurs de canne à sucre et que depuis l’abolition de 1794, la production de sucre ayant été pratiquement abandonnée, la pénurie de sucre devenait un important problème économique, donc politique pour le Premier Consul. J’ajoute que nous sommes en 1802 et non en 2006 ….

Ceci n’empêchera pas que la France sera un des rares pays d’Europe où l’anniversaire d’Austerlitz sera passé sous silence pour ne pas déplaire à certains.

Quand à notre système éducatif qui renvoie sans bagage chaque année 150 000 adolescents, il participe à l’aboulie générale. Les plus révolutionnaires et les plus dynamiques « en paroles » sont les plus conservateurs et les plus inertes en actes. On parle depuis des années du chômage des jeunes !!! Mais comment voulez-vous qu’un chef d’entreprise avec la meilleure volonté du monde, embauche un « illettré ». Les syndicats de l’enseignement refusent toute alternative entre chômage et baccalauréat, se transformant bêtement en fabricants d’incendiaires.

Ce qui nous manque c’est le bon sens, la volonté et le courage, qui, hélas ! ne figurent pas sur les étals de nos supermarchés. J’ajouterai un élément que beaucoup de Français rêvent de retrouver : c’est un minimum d’unité et de cohésion nationale, et le sens de l’intérêt national. Un Colbert faisait planter des milliers d’hectares de chênes pour la Marine Royale dans 250 ans. Voilà un exemple d’homme d’état guidé uniquement par l’intérêt de son pays. Aujourd’hui la multitude des habitants de la ménagerie politique ne pense qu’à l’élection ou la réélection dans 2, 3, 4 ou 5 ans.

Des décennies de marxisme nous ont imprégnées de la pensée de Lénine qui prône « la pratique de la contradiction dans l’essence même des choses ». C’est dans la droite ligne de cette grande pensée révolutionnaire que seront perpétrés les massacres de millions de paysans en URSS dans les années 20, digne écho aux  massacres des Vendéens sous la révolution, impitoyablement sacrifiés sur les autels du terrorisme à visage des Lumières, rempli d’une bonne conscience humanitaire, puisqu’il délivrait le peuple de son ignorance de la liberté au fil des sabres égalitaires. Cette dialectique a infesté jusqu’à l’éducation des enfants ; les propos médiatiques et toute l’existence politique est une dialectique de désunion, de division, de haine. Ouvriers contre patrons dans la même entreprise, riches contre pauvres dans la même société, droite contre gauche dans la même nation, intégristes contre progressistes, hommes politiques contre hommes politiques dans le même gouvernement… Qui osera prôner la substitution à la dialectique de haine de l’esprit de l’unité.

Il y a 150 ans Tocqueville écrivait : « comme la révolution française a semblé vouloir renouveler le genre humain plus que réformer la France, elle a allumé une passion que, jusque là, les révolutions politiques les plus violentes n’avaient jamais pu produire. Elle a inspiré le prosélytisme et fait naître la propagande. Par là enfin elle a pu prendre cet air de révolution religieuse qui a tant épouvanté les contemporains ; ou plutôt elle est devenue elle-même une sorte de religion nouvelle, religion imparfaite sans Dieu, sans culte, sans autre vie, mais qui, néanmoins comme l’islamisme a inondé la terre de ses soldats, de ses apôtres, et de ses martyrs. » 150 ans ont passé depuis la rédaction de ce texte !!! y a t il une virgule à y changer ?

C’est au moment où j’allais clore mon éditorial que me tombe sous la main une revue rendant publique la pétition, le 13 décembre, d’une vingtaine d’historiens, de différentes tendances religieuses et politiques appartenant au Collège de France, à Sciences Po …. : « ému par les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l’appréciation des événements du passé et par les procédures judiciaires touchant des historiens …. » rappelant que « l’historien n’a pas pour rôle d’exalter ou de condamner, il explique … Ce n’est donc pas à la loi de lui prescrire « sous peine de sanctions, ce qu’il doit chercher et ce qu’il doit trouver ».

Plusieurs lois ayant été votées, la dernière en date du 21 mai 2001, traitant de la « reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité », un professeur de l’université ayant écrit un livre sur les « Traites négrières, essai d’histoire » récompensé par le prix d’histoire du Sénat, le prix de l’essai de l’Académie Française, le prix Chateaubriand et salué par la communauté des historiens pour son sérieux se voit assigner en justice pour négationnisme, parce qu’il écrit qu’il faut différencier l’esclavage du génocide, l’un faisant de l’esclave une marchandise, l’autre le vouant à l’extermination.

Si cette pétition avait été signée quelques semaines plus tard, j’aurai pu avoir la « vaniteuse tentation » de penser que mon éditorial y était pour quelque chose !!! C’est raté !. …

Bonne Année à tous
Avec mes plus affectueuses pensées.

 Le Président

M. BRUN
 Le 13 janvier 2006

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