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Descartes !
Reviens... Pourquoi cet appel à notre illustre philosophe
national dont on ne célèbre l'anniversaire ni de la naissance ni de la mort ? C'est un
cri spontané qui m'est venu devant l'irrationnel qui se développe dans notre pays. La
France, patrie de Descartes, pays du cartésianisme et qui se veut peupler de cartésiens,
s'affirmant tels aussi bien entre eux qu'en face des étrangers, sort totalement de la
logique et de la raison.
C'est dans un grand quotidien que s'étale sur cinq colonnes ce titre " Les platanes
responsables de 23 % des accidents ". Voilà plus de cinquante ans que je pilote un
véhicule à quatre roues, après avoir commencé par un deux roues - en l'occurrence un
vélo solex -, première étape sur la voie de l'embourgeoisement en matière de
transport... Or je n'ai jamais vu un platane foncer sur mon véhicule; comme tout le
monde, il m'est arrivé de connaître des conducteurs qui, après une soirée de fête,
avançant à vive allure et croyant voir deux platanes, ont essayé de les éviter en
passant entre les deux, s'écrasant contre le troisième qu'ils n'avaient pas vu, victime
d'une illusion d'optique fréquente sous l'influence de l'alcool ....
Bêtement, comme vous tous, j'en suis sûr, je considérais le conducteur comme
responsable, s'il avait provoqué des dégâts, voire coupable s'il y avait des victimes.
Grave erreur. Le responsable, c'est le platane ... Aussi un arrêté préfectoral décide
de l'abattage des platanes ... Il fallait y penser. Un automobiliste s'écrase contre le
mur de votre maison, un arrêté préfectoral fera détruire la maison, pour éviter tout
risque de récidive. Mais pourquoi devrai-je accabler un pauvre conducteur puisqu'un
ministre inculpé dans l'affaire du sang contaminé déclare: " inutile de chercher
des responsables et des coupables, alors que le seul responsable c'est le virus du sida
". Transposons dans le domaine du transport, le vrai coupable n'est-il pas la
voiture. La solution la plus radicale pour supprimer les accidents est donc la suppression
de l'automobile. On s'y essaie. Comme l'a déclaré notre ministre de l'environnement:
" Il faut que les citadins se réapproprient l'espace urbain dont l'automobile s'est
emparé ". Le grand responsable et le grand coupable de tous les maux n'est ni le
conducteur ni le fabricant, ni l'industrie pétrolière, c'est la voiture. Alors on nous
entraîne et c'est ainsi que nous avons pu savourer cette journée sans véhicule à
moteur ...
Vous êtes vous promenés ce jour-là place de la Concorde ... Quel calme! Dommage qu'il
n'y ait plus ni fiacres ni diligences, car il faut tout de même se déplacer et il arrive
un âge où il devient difficile de traverser Paris avec son vélo sous le bras (si j'ose
m'exprimer ainsi). On pourrait peut-être aussi évacuer les habitants de Paris. Quel
rêve ! Plus de chewingum sur les trottoirs ni de déjections d'animaux, de mégots, de
papiers gras, de boîtes de coca-cola et de cartons Mac Donald avec quelques restes de
frites. On pourrait s'asseoir au pied de l'obélisque et méditer dans le silence.
Mais la réalité se charge de nous sortir de notre rêve. A peine les voitures sont-elles
revenues, quavec elles débouchent les cortèges de lycéens ; notre chère
progéniture exige le " zéro défaut ", promis d'ailleurs par le Ministère de
l'Education avec en plus " pas de classes sans enseignants ", ce que Monsieur de
la Palice n'aurait pas renié, car le mot " classe " implique l'addition d'un
enseignant et d' "apprenants " (le mot élève risquant, paraît-il, d'être
perçu psychologiquement par les enfants comme une infériorité traumatisante en face de
l'adulte). Mais on nous répète sans cesse qu'il y a pénurie d'enseignants. Or je lis
dans un journal qu'à Toulouse une professeur d'allemand, prénommée Magali, a depuis la
rentrée un poste, mais pas d'élèves car " ils ne sont pas assez nombreux pour
créer une classe ". Alors cette enseignante fera de la documentation et de la
surveillance toute l'année.
Le cas est probablement une exception, diriez-vous ! Que non! J'en connais plusieurs, et
d'ailleurs si vous avez un ami Rue de Grenelle, allez donc vous promener dans les couloirs
du Ministère et bavardez avec les membres de ce " Mammouth ", vous découvriez
nombre d'agrégés de lettres, de philo, de physique, des certifiés et des instituteurs -
devenus professeurs d'école ! - qui occupent un bureau. Si vous êtes introduit et
appartenez au club des initiés, vous pourrez même y déguster un bon café et croquer
des gâteaux secs. Mais il n'y a pas qu'au Ministère que vous trouverez des enseignants
qui n'enseignent pas. Il y a les assurances telles MAIF, MGEN et puis les syndicats où
les professeurs sont " détachés " tout en restant rémunérés par le
Ministère. Il y a aussi les enseignants " manquants ". Comme le fait remarquer
de façon toute courtelinesque le Rectorat de Toulouse : " Ces postes sont
budgétairement pourvus, donc ils existent. Cependant pour des raisons diverses les
enseignants nommés pour les occuper ne s'y sont pas présentés ". Congés de
maternité, congés de maladies dus au traumatisme de la fin des vacances exigeant une
transition entre la fin de la détente et la reprise en douceur de son activité. Et puis
il y a ceux qui refusent le poste parce que trop éloigné de leur domicile. Mais tout le
monde se retrouve à la manifestation pour l'amélioration des conditions de travail (mais
jamais pour une plus grande et meilleure " volonté de travail "). Il est vrai
que le mot travail a de moins en moins d'attrait, il est tout doucement en train de
remplacer la paresse dans les sept péchés capitaux. Les enseignants qui refusent d'être
notés et contestent les jugements portés sur eux par les inspecteurs et leurs
supérieurs concernant leur travail ne devront pas s'étonner de voir les parents
d'élèves et élèves critiquer ou contester les avis qu'ils portent eux-mêmes sur les
enfants, perdant ainsi toute autorité. Après avoir durant des siècles prônés le jour
de repos hebdomadaire, puis être passé progressivement aux deux jours de repos
hebdomadaire, nous nous acheminons lentement vers le jour de travail hebdomadaire en
attendant la retraite à la naissance !. Essayez après cela de raconter aux enfants que
" le travail est un trésor ", ils vous riront au nez. On pourrait par contre
essayer de prendre au mot nos chers " apprenants " sur le défaut zéro en
exigeant d'eux la même chose : zéro violence à l'école, zéro destruction et
détérioration, zéro agression d'enseignants. Mais qui en aura le courage surtout
lorsque fréquemment le contexte en retire la possibilité. Vous allez m'accuser de
pessimisme ! Bien sûr le pire n'est jamais certain, l'humour noir est peut-être un moyen
de faire réfléchir et la réflexion nous ramène au thème que j'aborde avec
prédilection et souvent au risque de me répéter: " la Responsabilité ". Vous
me reprocherez d'en faire une obsession, mais si vous êtes un tout petit peu bricoleur,
même seulement " du dimanche ", vous savez qu'on nenfonce jamais un clou
d'un seul coup de marteau, alors vous excuserez-la répétition de mes frappes.
Avec mes plus affectueuses pensées à tous les Fraterniens et mes meilleurs vux de
santé, prospérité et bonheur à l'occasion de l'entrée dans le nouveau millénaire.
Le Président
Michel BRUN
ACTIVITES FRATERNIENNES
RASSEMBLEMENT A MANILLE
Le rassemblement organisé
par l'Association KY HOA des anciens scouts d'origine chinoise du Vietnam, dont le noyau
est formé de beaucoup d'anciens Fraterniens, a eu lieu cette année aux Philippines,
après celui de Mexico il y a deux ans.
Grâce à notre ami Christophe LA et à Billy BOOM et son agence ARIANE TOURS, j'ai pu
intégrer le groupe et partir pour un voyage qui restera inoubliable dans ma mémoire.
Informés de mon vol vers Manille au départ de Hongkong, où j'ai passé quelques jours
auprès de ma fille Agnès attachée au Consulat, le groupe du Canada en transit m'a
réservé à l'aéroport un accueil chaleureux et affectueux qui m'a profondément
touché. Après tant d'années, l'expression d'une telle fidélité et d'une si évidente
affection m'a été droit au cur. Et puis durant les huit jours de notre séjour aux
Philippines, tant à Subic Bay qu'à Manille et pendant les excursions en mer et sur les
îles, puis dans la jungle, la délicatesse, la sollicitude affectueuse de tous les
anciens nont fait que conforter ces impressions et sentiments.
A tous, je dis un grand merci, car nous avons pu ainsi revivre ensemble des moments de
notre vie- à Fraternité, enfouis dans notre mémoire et notre souvenir et qui ont ainsi
rejailli et démontré la solidité et la permanence des liens fraterniens. Le prochain
rassemblement aura lieu dans deux ans en Australie. Nous aurons l'occasion d'en reparler
afin que le groupe de France puisse comme cette année, retrouver ceux de
Nouvelle-Zélande, Australie, Malaisie, Taiwan, USA, Canada etc ... sans oublier le groupe des
Philippines dont j'ai pu découvrir l'importance et le dynamisme.
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